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Cahiers du Candor
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Que suis-je ?

"Je suis d´un autre pays que le vôtre, d´une autre quartier, d´une autre solitude.
Je m´invente aujourd´hui des chemins de traverse. Je ne suis plus de chez vous. J´attends des mutants."

 Je suis l'homme troué. Mon esprit s'ouvre et ne se referme jamais ; de mon corps s'échappe les images et les sons, les souvenirs et les pensées. Rien ne se retient tout se perd. La mémoire est un cache devant le vide, mes yeux illustrent la transparence de la non-vie. L'autre est une plateforme ou je transfère les informations, toutes les données. Il est chargé de réimplanter les fichiers pour une restauration des données dans mon froid cortex. Aussi je me dois de préserver ces plateformes, pour ma propre survie. La pitié est un frein pour ma progression, je dois conserver un esprit égoïste et basé sur une hiérarchie verticale des valeurs humaines. Être compris c'est être égalé, c'est boucher la vue de l'horizon, là ou je vais. Je suis un flux tendu vers le point zéro, la corde au dessus du néant humain.

MARCHEZ SUR MOI ET VOUS AUREZ L'IDEE DE LA PROFONDEUR DU MONDE.

Être compris c'est mourir. L'illusion doit être consolidée par la matière première que sont nos âmes. La vie ne vaut rien sauf ce qu'on lui donne de sens. L'homme troué se doit d'être individualiste, pessimiste et sceptique sur tous les sujets, même du scepticisme. Il n'a aucune conviction et n'a rien à offrir sinon l'objet d'une contemplation, celle d'un objet inerte. Un rocher sur la plage. Je respecte la culture du silence. Un banquet de famille riche sous les hurlements des cochons qu'on égorge. Le silence est la grande approbation de la vie. C'est dire oui à ce qui se passe. Tuer le silence c'est dire non et condamner le présent et nous n'en avons aucunement le droit. Faire la fête c'est dire non à la vie ; le silence sous la guillotine est un grand oui. La mort n'existe pas, ne nous concernerait même pas. Nous nageons dans le bouillon éternel. Je suis le goût de l'anis sur la langue du nourrisson. Je suis le néant qui assourdit aux senteurs du monde. Et soudain je ressens une urgence. Quelque chose m'appelle dans le vent d'ouest. Quelque chose essaye de m'empêcher d'écrire.

A l'odeur comme à un chien. Je ne suis plus présent.

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